3 jours dans le parc national des Monts-Valin en hiver

Cela faisait un bout de temps que je voulais organiser un séjour en hiver dans le parc national des Monts-Valin. Xavier en parlait souvent et finalement, on ne s’est jamais décidé à temps. On a déjà eu l’occasion de faire le parc du Bic sous la neige, autant changer un peu pour connaître davantage la nature québécoise à son plus froid. Cette année, point de roses ou de souper romantique pour la Saint-Valentin mais plutôt 3 jours de randonnée en crampons et en raquettes à l’assaut des sentiers du parc ! Mais voulant trop bien faire, je me suis heurtée à quelques obstacles d’organisation… Bref, je vous donne tous les conseils pour bien organiser votre séjour au parc des Monts-Valin.

Présentation du parc des Monts-Valin

On a découvert les Monts-Valin comme un étant un véritable terrain de jeu hivernal pour les fous de plein air, que ce soit les randonneurs ou les passionnés de ski de fond ou nordique. On a croisé beaucoup de randonneurs qui ont passé une nuit à Saguenay et dans les environs pour faire uniquement la vallée des Fantômes avant de rentrer chez eux le soir. Certains en ont même profité pour skier dans le domaine Le Valinouët, aux portes du parc ! Après y avoir passé 3 jours, on vous conseille de faire d’autres randonnées que celle des fantômes car le parc des Monts-Valins est un paradis en hiver pour se reconnecter avec cette merveilleuse nature enneigée et cela va plus loin que cet incontournable.

Le secteur Piedmont

C’est le secteur principal des Monts-Valin où se situe le centre de découverte et de services. Vous vous y arrêterez au moins une fois pour vous renseigner auprès du personnel de la Sépaq sur les conditions des sentiers et le matériel nécessaire selon les différents sentiers de randonnée pédestre. Les parkings du centre constituent aussi les points de départ de la plupart des randos mais pour atteindre les sentiers du second secteur, vous devrez laisser votre véhicule au parking du centre. C’est ici que deux de nos trois randonnées commencent, à savoir les sentiers du Pic-de-la-Tête-de-Chien et Mirador.

Le secteur Baie d’Alexis

C’est le secteur plus confidentiel, uniquement accessible à bord d’une navette en hiver, le Fantôme-Express. C’est ici que commencent le fameux sentier de la vallée des Fantômes et quelques autres randos que l’on n’a pas faites.

Carte du parc national des Monts-Valin en hiver

Pour vous repérer, voici la carte du parc des Monts-Valin et ses activités hivernales.

Jour 1 : randonnée sur le sentier du Pic-de-la-Tête-de-Chien

Après être passés au centre nous enquérir de l’état réel des sentiers, nous jetons notre dévolu sur le sentier du Pic-de-la-Tête-de-Chien. En fait, on avait pour logique de faire ces 3 jours en difficulté croissante. Au final, on a commencé par la rando la plus ardue ! Rien d’insurmontable, disons que nous avons été directement mis dans le bain de la randonnée hivernale…

Description de la randonnée

Les deux premiers kilomètres évoluent en forêt et le chemin est bien tassé mais glacé. Par ailleurs, le Pic-de-la-Tête-de-Chien est un des sentiers les plus populaires du parc des Monts-Valin. Nous sommes arrivés assez tard au centre et avons été surpris du monde qu’il y avait. Mais, au final, le sentier était moins fréquenté que prévu.

C’est ensuite que les choses sérieuses commencent, juste après le lac des Pères, où une première montée vous attend. Petite récompense, une belle vue sur ce même lac est parfaite pour reprendre son souffle. Après, le sentier ne fait que monter jusqu’au premier point de vue sur la vallée des Monts-Valin, 500 mètres avant le véritable sommet du pic. Nous sommes littéralement soufflés par le paysage (et aussi par le vent). Franchement, l’effort en vaut largement la peine. La vue à 180 degrés embrasse le fjord du Saguenay, les Laurentides et même la ville de Saguenay !

Note : on a vu des randonneurs commencer le sentier sans crampons ni raquettes et croyez-nous, c’est un peu de l’inconscience. Le sentier est quand même difficile avec de belles pentes et sans accroche sur le sol, c’est impossible voire dangereux de s’aventurer en montée comme en descente. De plus, comme le sentier est partagé avec les skieurs, les raquettes ou crampons empêchent la formation d’ornières qui gêneraient la pratique du ski…

Le sentier du Pic-de-la-Tête-de-Chien en bref

• Distance : 7,9 km aller retour (téléchargez la carte sur AllTrails)
• Temps : 2 h
• Dénivelé : 595 m de dénivelé positif
• Difficulté : intermédiaire/difficile

Pause méritée à Saguenay

Comme on a fini cette rando en début d’après-midi, nous en avons profité pour flâner dans la rue principale de Saguenay. C’est mérité, non ? On vous recommande le café Cambio pour sa belle ambiance et BIZZ Coop pour trouver de délicieux produits locaux. Après cette pause, nous avons profité du spa de notre Airbnb pour détendre nos muscles sursollicités par cette première journée.

Jour 2 : randonnée sur le sentier Mirador

Pour cette deuxième journée au parc des Monts-Valin, les employés à l’accueil nous ont recommandé le sentier Mirador pour avoir un joli point de vue sur le sommet de la veille, le Pic-de-la-Tête-de-Chien et le Pic Dubuc qu’on fera le lendemain. Le départ ne se fait pas directement depuis le parking du secteur Piedmont. Pour trouver le sentier, rebroussez chemin sur la route principale depuis le centre sur environ 300 mètres. Vous verrez sur la gauche le panneau de la rando et le début du sentier.

Le Mirador

Cette fois-ci, les raquettes sont de sortie ! Nous sommes les premiers à marcher sur le sentier, couvert de la neige tombée au cours de la nuit. La randonnée est plus facile et cela se ressent sur les premiers kilomètres où le terrain est relativement plat.

La première difficulté apparaît au pied du mirador. L’accès serait interdit pour les randonneurs et les skieurs. Mais pas pour les raquettes ? En tout cas, aucun bandeau qu’on voit habituellement sur les sentiers fermés en hiver ne barre le chemin. On hésite un peu avant de réaliser que c’est le seul point de vue du sentier… Les escaliers sont raides, les marches petites, et la neige recouverte de glace a complètement enseveli la structure en bois. Vous imaginez que grimper en raquettes n’a pas été simple… On a dû mettre environ 10 minutes pour arriver en haut du mirador et autant pour descendre. De là-haut, vous avez une vue d’ensemble sur la vallée des Monts-Valin avec les pics 360, du Grand Corbeau, de la Hutte, Dubuc et de la Tête de Chien. Difficile d’imaginer qu’on était là-bas hier ! L’étang Bélanger quant à lui disparaît complètement dans le paysage immaculé.

On progresse toujours en forêt avant de traverser la rivière Valin. Comme c’est le seul chemin possible pour continuer, on se lance malgré le si rassurant panneau glace mince. Les craquements en plein milieu de la traversée ne nous rassurent pas mais on finit par arriver bien au sec de l’autre côté du cours d’eau gelé. Puis, l’environnement change. De la neige tassée et un peu gelée, on passe à de la bonne poudreuse au fond de la vallée où les épinettes se sont éparpillées plus loin. Cet espace nous fait du bien et nous avançons sur le sentier, dominé par les pics. Enfin, nous replongeons en forêt avant de reprendre un bout du sentier du Pic-de-la-Tête-de-Chien jusqu’au centre.

Le sentier Mirador en bref

• Distance : 7,75 km (boucle) (téléchargez la carte sur AllTrails)
• Temps : 2 h
• Dénivelé : 368 m de dénivelé positif
• Difficulté : intermédiaire

Note : si vous êtes plus courageux que nous, vous pouvez prolonger la boucle jusqu’au refuge l’Hibernal ou alors combiner le sentier Mirador avec celui du Pic-de-la-Tête-de-Chien. Vous pouvez aussi faire l’aller-retour entre le centre et le point de vue.

Jour 3 : randonnée dans la vallée des Fantômes

On ne peut pas aller aux Monts-Valin sans passer par la fameuse vallée des Fantômes ! En fait, quand j’ai organisé ces 3 jours au parc, je me doutais que Xavier souhaitait y aller (il parlait souvent du parc mais pas une rando précise). Sauf que, pour y aller, il faut réserver une navette… Chose que j’ignorais et qui nous a valus quelques frayeurs. Rendez-vous sur l’article dédié à la vallée des Fantômes pour programmer votre venue !

• Distance : 6,5 km aller retour (téléchargez la carte sur AllTrails)
• Temps : 2 h 30 min
• Dénivelé : 330 m de dénivelé positif
• Difficulté : intermédiaire

Bilan de ces 3 jours dans les Monts-Valin

Cette fin de semaine prolongée passée dans le parc des Monts-Valin nous a fait un bien fou ! On en a pris plein les yeux et on ne peut que vous recommander de marcher sur le sentier du Pic-de-la-Tête-de-Chien et passer un moment inoubliable dans la vallée des Fantômes !

Infos pratiques sur les Monts Valin

Aller au parc national des Monts-Valin

Les Monts-Valin se situent dans la région Saguenay–Lac-Saint-Jean, à 30 kilomètres au nord de la ville de Saguenay. Pour y aller depuis Québec, le plus rapide est de prendre la 73 puis la 175 pour traverser le parc de la Jacques-Cartier et la magnifique réserve faunique des Laurentides. Il faut environ 2 h 50 min pour faire le trajet entre la ville de Québec et le parc des Monts-Valin.

Droit d’accès des Monts-Valin

Le parc national des Monts-Valin est un parc Sépaq et requiert un droit d’accès. Voici les tarifs :

• Billet quotidien : 9,55 $ par adulte de plus de 18 ans, gratuit pour les enfants.
• Carte annuelle des parcs nationaux du Québec (Sépaq) : 86 $ par adulte de plus de 18 ans.

Les logements

Avant de réserver votre logement, que ce soit ceux de la Sépaq, l’hôtel, ou un Airbnb, assurez-vous d’avoir réservé la navette pour aller dans la vallée des Fantômes ! Cela vous évitera des mauvaises surprises et de vous maudire pour ne pas avoir réfléchi avant… Je m’autoflagelle encore !

Nous avons logé chez Martin et on ne peut que vous le recommander ! Sa maison est toute mignonne et propre, la chambre est spacieuse, Martin est attentionné et très gentil. On a adoré papoter avec lui le soir venu. Bonus : le spa est bien apprécié après une journée de rando, les Monts-Valin ne sont qu’à 15 minutes de chez lui et son chat Bella est tellement cute ! Si vous allez chez lui, passez-lui le bonjour de notre part.

L’équipement pour randonner dans les Monts-Valin en hiver

Se rendre dans le parc national des Monts-Valin en hiver sans équipement, c’est comme aller à la piscine sans son maillot de bain ! Et par équipement, on parle de crampons, de raquettes et de bâtons de rando. Tout se loue au centre de découverte et de services si vous n’en n’avez pas.

Avant de vous aventurer sur les sentiers, que vous soyez à pied ou à ski, renseignez-vous au centre pour connaître les conditions des sentiers. Aussi, respectez bien l’équipement nécessaire selon les randos pour le confort de tous. Le sentier Mirador, un sentier accessible aussi en ski nordique, était criblé de trous faits par des randonneurs qui n’avaient pas chaussé leurs raquettes, abîmant ainsi le sentier pour les skieurs… Tous les sentiers en mauve et orange sont réservés aux marcheurs avec des raquettes normalement, mais cela dépend de l’état des chemins. Parfois, des crampons suffisent,

En prévision, emportez plusieurs couches de vêtements, tuque, mitaines, lunettes de soleil, crampons, raquettes, bâtons. Prévoyez aussi de la crème solaire (qui protège aussi du vent glacial), de l’eau (une fontaine est installée dans le centre), des snacks, des chaufferettes. Vous avez oublié quelque chose ? Tout le nécessaire est vendu sur place.

Maintenant, il nous tarde de découvrir les Monts-Valin en été avec les mêmes sentiers de randonnée mais une expérience assurément différente ! Ou alors revenir l’hiver prochain faire les pics du Grand Corbeau et de la Hutte. Prêts à partir dans la région de Saguenay ?

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