Qui n’a jamais eu envie de voir un ours en liberté ? Cette expérience est unique mais même si les attaques sont rares, il faut faire attention. Après avoir croisé plusieurs dizaines d’ours à travers le Canada, on vous a fait un récapitulatif afin de savoir comment réagir si vous vous retrouvez nez à nez avec un de ces mammifères.
Les types d’ours au Canada
Trois espèces d’ours habitent au Canada. Du plus grand au plus petit, on trouve l’ours blanc (ours polaire), l’ours brun (grizzli) et l’ours noir. Parmi les trois, l’ours noir est de loin le plus répandu avec plus de 500 000 individus. Il occupe les forêts de toutes les provinces canadiennes, à l’exception de l’Île‑du‑Prince‑Édouard. Au Québec, l’espèce est établie sur presque tout le territoire, à l’exception des Îles-de-la-Madeleine et de l’Île d’Anticosti. D’ailleurs, on a eu la surprise d’en croiser un à côté de Québec, au Cap-Tourmente ! Le grizzli, lui, se retrouve uniquement en Alberta, Colombie-Britannique, Territoires du Nord-Ouest et au Yukon.
Contrairement à ce que leur nom suggère, les ours noirs ne sont pas toujours noirs et les ours bruns ne sont pas toujours bruns ! Au contraire, la couleur est la caractéristique la moins fiable pour identifier un ours. D’autre part, bien que le grizzli soit ordinairement plus gros que l’ours noir, les grizzlis femelles et les ours noirs mâles peuvent avoir le même poids. Il ne faut donc pas se fier uniquement à la taille pour distinguer les deux espèces.
Alors, comment différencie-t-on les grizzlis des ours noirs ? Les principales différences sont la présence d’une bosse à l’épaule, la forme du profil facial, la taille, la forme des oreilles, ainsi que la longueur des griffes avant.
Randonner en sécurité au Canada
Pour profiter des parcs canadiens en toute sécurité, que ce soit pour randonner, faire du vélo, courir ou encore camper dans l’arrière-pays, renseignez-vous en amont sur la présence d’ours. Par exemple, dans l’ouest du Canada, vous pourriez rencontrer un ours n’importe où, aussi bien sur un sentier de grande affluence qu’aux abords de la ville ou dans un coin reculé. Ces animaux préfèrent généralement éviter les humains, mais le hasard provoque parfois des rencontres.
La meilleure défense est d’abord d’éviter les rencontres en suivant ces quelques conseils :
- Faites du bruit ! Alertez les ours de votre présence pour les faire fuir plutôt que de tomber nez à nez au détour d’un sentier. Criez, tapez des mains, chantez (juste ou faux) ou parlez fort surtout près des cours d’eau, des parcelles de baies, les jours venteux et dans les secteurs de faible visibilité. Vous verrez souvent une clochette accrochée au sac à dos des randonneurs. Leur utilisation, bien que souvent recommandée, n’est pas suffisante en matière de bruit ! Il n’y a d’ailleurs pas de consensus sur leur efficacité : une étude des années 80 dit que cela réduit les rencontres, alors que le National Park Service dit que non. Le personnel des Parcs Canada nous l’a même déconseillé : cela attiserait la curiosité de l’ours… Bref, on ne sait pas !
- Suivez les sentiers officiels et évitez les randonnées à l’aube et au crépuscule, car les ours sont plus actifs à ces moments-là.
- Ramassez et emportez tous les restes de nourriture et les déchets, même les éléments compostables comme les trognons de pomme, et évitez d’apporter des aliments malodorants (fromage, conserves de poisson…) lors de votre randonnée.
- Maintenez votre chien en laisse en tout temps si vous l’emmenez avec vous. Les chiens peuvent déclencher un comportement défensif chez les ours.
- Surveillez les indices indiquant le passage d’un ours, tels que les excréments, les trous dans le sol, les souches déchiquetées et les roches retournées. Tous ces signes signalent la présence d’un ours, donc éloignez-vous de la zone si vous repérez des traces fraîches.
- Préférez randonner en groupe. En effet, en marchant à plusieurs, vous aurez moins de chances de vous retrouver en confrontation avec un ours. Aussi, assurez-vous de ne jamais laisser les enfants s’éloigner de vous.
Utiliser du gaz poivré face à un ours
Comme vous le lirez juste après, le gaz poivré est votre dernier recours en cas de rencontre avec un ours dans les contrées du Canada. Mais si vous en croisez un, vous n’aurez peut-être que quelques secondes pour vous préparer à l’utiliser. Avant de partir en randonnée, lisez le mode d’emploi de votre vaporisateur chasse-ours et transportez-en en tout temps sur les sentiers.
Son efficacité réside dans la présence d’un ingrédient bien particulier, la capsaïcine, que l’on retrouve dans les piments. Ce composé provoque des brûlures temporaires aux yeux, au nez et à la gorge et peut créer une sensation de brûlure sur la peau. Les effets durent généralement de 15 à 60 minutes et ils ne causent aucun dommage permanent, que ce soit aux humains ou aux ours.
Attention, la plupart des compagnies aériennes n’autorisent pas le transport ou l’enregistrement de gaz poivré et il est également interdit d’en envoyer par courrier ! Si vous voyagez en avion, vous n’aurez pas d’autre choix que d’en acheter sur place et de le laisser avant de repartir. Une autre solution est de le donner à d’autres randonneurs ou de le vendre. Pensez à laisser un message dans les auberges de jeunesse par exemple !
En cas de rencontre avec un ours au Canada
Si vous voyez un ours
Arrêtez-vous, gardez votre calme et sortez votre gaz poivré. Surtout, ne vous approchez pas ! Ne faites pas comme les dizaines de touristes qui sont sortis de leur voiture pour suivre et photographier au plus près l’ours qui passait tranquillement dans le bas-côté ! On a assisté à cette scène un nombre incalculable de fois lors de notre road trip dans les Rocheuses…
S’il ne semble pas vous avoir vu, rebroussez doucement chemin sans attirer son attention. S’il est conscient de votre présence, parlez-lui calmement mais d’un ton ferme pour lui faire comprendre que vous êtes des humains. Il pourrait se dresser sur ses pattes arrière et agiter le museau, c’est pour tenter de vous identifier. Reculez lentement, en laissant à l’ours une voie ouverte pour s’enfuir et laissez-lui le temps de quitter le secteur.
Si vous devez poursuivre votre route, faites un grand détour si possible ou attendez que l’ours s’éloigne en restant à distance.
S’il s’approche de vous
Si malgré toutes les précautions que vous avez prises, l’ours décide de s’approcher de vous, essayez de déterminer si son comportement est défensif ou agressif.
Dans la majorité des rencontres, l’ours a un comportement défensif. Si vous l’avez effrayé, s’il protège ses petits ou s’il est simplement train de se nourrir, l’ours veut probablement que vous le laissiez tranquille. Parlez-lui calmement, efforcez-vous de ne pas paraître menaçant, et reculez lentement lorsqu’il cesse d’avancer. S’il continue à avancer, tenez-lui tête et servez-vous de votre gaz poivré si l’ours se trouve à une distance de 7 à 9 mètres en visant sa tête. S’il ne s’arrête toujours pas, faites le mort pour lui montrer que la menace est écartée. Pour ce faire, allongez-vous sur le ventre ou mettez-vous en boule, les mains jointes derrière la nuque. Au bout de quelques minutes, il devrait s’éloigner. Au contraire, s’il rentre en contact physique avec vous plus de deux minutes, ripostez car l’ours est un animal ultracurieux !
Dans de très rares cas, l’ours va devenir un prédateur et vous considérer comme une proie. Il sera entièrement concentré sur vous et aura alors la tête et les oreilles dressées. C’est son comportement agressif. Dans cette configuration, parlez-lui d’un ton ferme, agissez de manière agressive et efforcez-vous de l’intimider. S’il entre en contact avec vous, ne faites pas le mort. À la place, défendez-vous face à l’ours : utilisez votre gaz poivré, criez, frappez-le à coups de branches, de roches ou de vos poings. Il faut montrer à l’ours que vous n’êtes pas une proie facile. On vous rassure quand même, ce type d’attaque est très rare !
On espère que ces conseils vous seront utiles et vous rassureront pour vos prochaines randonnées au Canada !
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