Nous quittons la magnifique région de Wanaka pour nous rendre aux portes de l’Abel Tasman National Park, dans la ville de Motueka. Le faire en une traite est possible mais conduire pendant dix heures pour faire huit cents kilomètres est au-delà de nos forces ! Nous ferons quelques étapes intéressantes (des glaciers, Hokitika, Westport et Motueka) sur cette loooonnnnngue route nous menant vers le paradis (si, si !).
Sur la route des glaciers
Pour commencer la journée, nous nous arrêtons peu après Wanaka, au point de vue surplombant le lac Hawea. Encore une fois, nous sommes subjugués par la pureté de l’eau et sa couleur, identique à celle du ciel.
Le second arrêt se fait encore un peu plus loin, à une heure de Wanaka, aux Blue Pools. Il faut une petite dizaine de minutes pour arriver à la Makaroa River et à la Blue River mais quelles rivières au cœur des Southern Alps ! Promis, après cet article, j’arrête de parler des nuances de bleu mais nous n’avons jamais vu un bleu pareil.
Cette eau pourrait provenir directement des glaciers tellement elle est limpide et glacée : impossible de garder les pieds immergés plus de 30 secondes (on a essayé pourtant…). Les enfants du pays sont sans doute plus habitués que nous et n’hésitent pas à plonger de plusieurs mètres de haut depuis le pont qui enjambe la rivière ! Ils n’ont pas froid aux yeux, ni ailleurs ?
Toute la route est jalonnée par de nombreuses cascades. Nous ne nous arrêtons pas partout car il n’y a pas forcément de parking à proximité et surtout, on a de la route jusqu’aux glaciers. Il y a d’abord les Fantail Falls, une petite cascade dévalant les rochers en se séparant. Ensuite, la Thunder Creek, plus haute que la précédente (28 mètres) et de forme plus commune. Clairement, ce ne sont pas les plus spectaculaires qu’on ait vues mais ça permet de s’oxygéner.
La pause déjeuner se fait au bord de la rivière Haast et avec vue sur un massif montagneux enneigé mais les sandflies n’ont pas été tendres avec nous… Reprise du volant, la route est magnifique. Aux abords de Haast, en arrivant sur la côte, le paysage change radicalement : la végétation se fait plus tropicale et les montagnes s’éloignent dans le rétroviseur. Avons-nous changé de pays ?!
L’asphalte longe la côte et offre un beau panorama. Nous nous arrêtons même à Ship Creek Beach, une belle petite plage où le sentiment d’être un peu perdu est omniprésent. Enfin, nous terminons cette journée à Franz Josef.
À la découverte des géants de glace
Fox Glacier
Aujourd’hui, c’est la journée des glaciers. Nous revenons sur nos pas pour aller jusqu’au Fox Glacier, situé à 30 km de la ville de Franz Josef. Il est nommé ainsi en hommage à William Fox, un Premier Ministre néo-zélandais. Ses mensurations sont quelque peu impressionnantes : 13 km de long, prenant sa source dans les Southern Alps à plus de 2750 mètres d’altitude pour se terminer à 300 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Le petit parking est situé au bout d’une piste en travaux, nous avons bien fait d’arriver tôt ! Des panneaux plantés ici et là sur le sentier alertent sur le réchauffement climatique, ses conséquences directes sur le glacier avec photos à l’appui et prodiguent des conseils citoyens pour limiter les dégâts. En 60 ans, il a reculé de plusieurs centaines de mètres ! Malgré son recul global, le glacier reste une zone instable et peut quand même avancer du jour au lendemain !
Nous marchons une petite heure dans la vallée pour arriver au point de vue, à 500 mètres du glacier. Il n’est pas possible d’y marcher à moins de passer par une agence afin de faire une randonnée dessus. Être face à un glacier fait toujours un petit quelque chose. Ici, nous prenons véritablement conscience des répercussions du réchauffement climatique. Nous sommes à la fois émerveillés et désolés par ce que nous voyons.
Désillusion au lac Matheson
Nous reprenons le volant pour aller à un célèbre spot photogénique de la Nouvelle-Zélande : le lac Matheson. Il a la particularité de refléter parfaitement les montagnes environnantes. Mais, comme on l’a appris depuis notre arrivée, ici, le temps change très vite ! Nous avons quitté le Fox sous un beau soleil, fait quelques photos des montagnes entourant le glacier et après un quart d’heure de route jusqu’au parking du lac, il a commencé à pleuvoir et de gros nuages gris sont apparus… C’est fichu pour les reflets dans l’eau…
Franz Josef Glacier
Nous revenons au point de départ de la journée : à Franz Josef pour le glacier portant le même nom. Il a été découvert en 1865 par un explorateur allemand qui le nomma ainsi en l’honneur de l’empereur autrichien.
Du parking partent de nombreuses randonnées : si on avait eu plus de temps, soyez sûrs qu’on les aurait toutes faites (surtout l’Alex Knob Track mais c’était compliqué de caser huit heures de marche dans cette journée). Nous choisissons celle qui mène « au pied » (à plusieurs centaines de mètres) du glacier en 1h30 aller-retour.
Cette petite randonnée est beaucoup plus agréable que celle menant au Fox, on passe par une petite forêt, on longe des cascades… Les mêmes panneaux que ce matin alertent du recul de la glace. Bien que plus petit que son voisin (12 kilomètres de long), il est plus impressionnant ! Le bleu turquoise est plus visible et se mêle à la masse glacée blanche et grise ainsi qu’à la couleur ocre de la terre. Quelques cascades de part et d’autre ajoutent un petit plus au paysage.
Il y a peu d’endroits dans le monde où il est possible de voir d’aussi près des glaciers et à une altitude si basse ! Nous repartons donc ravis d’avoir pu observer ces merveilles, mais déterminés comme jamais à lutter contre le réchauffement climatique.
À peine après avoir pris la direction du parking que la pluie commence à faire son apparition. Zut ! Nous arrivons trempés comme jamais à la voiture après avoir couru sur le reste du chemin. Retour à l’auberge bien au chaud et au sec.
Tatare Tunnels
Le lendemain, avant de quitter Franz Josef, nous faisons une dernière petite randonnée de 1h30 aller-retour vers les Tatare Tunnels situés au bout de Cowan Street. Ce tunnel date de 1900 a eu plusieurs utilisations : trouver de l’or mais ce n’était pas rentable, acheminer de l’eau à la ville, puis produire de l’électricité grâce à cette eau.
Le chemin est facile au début et se corse un peu ensuite : beaucoup de marches et ça glisse beaucoup (merci la pluie de la veille). C’est une balade assez singulière, surtout le petit tunnel à parcourir presque à 4 pattes et en étant un peu équilibriste pour éviter d’avoir de l’eau jusqu’aux chevilles.
Sur la route d’Hokitika
C’est parti pour un peu de route jusqu’à Hokitika ! Nous nous arrêtons à Okarito pour faire une nouvelle randonnée. Cette petite bourgade sympathique offre plusieurs possibilités. Nous choisissons l’Okarito Trig Walk, menant à une petite plate-forme qui domine le lagon, les plages et les massifs enneigés des Southern Alps par temps dégagé. La vue promet en tout cas et nous nous lançons gaiement dans cette petite ascension. Cette promenade se transforme vite en une expédition dans la jungle ! En effet, l’air est saturé d’humidité, il fait chaud et lourd, la végétation tropicale n’enlevant en rien cette sensation d’étouffement dans cette Amazonie néo-zélandaise ! Une fois arrivés à destination, nous sommes un tout petit peu déçus : les nuages sont bas et couvrent tout le massif montagneux. Tant pis, on se contente de la vue sur le littoral !
Le début de cette randonnée est commun avec un autre chemin, l’Okarito Coastal Walk qui fait 10 km et comme son nom l’indique, longe la côte. Si les conditions étaient meilleures (météo mais aussi marée basse), nous l’aurions sans doute faite mais l’humidité et la chaleur ont eu raison de nous…
Escale à Hokitika
Nous retrouvons l’habitacle frais de la voiture pour un peu moins de deux heures de route avant Hokitika, petite ville côtière sympathique. Petit clin d’œil à l’Asie, une tour de l’horloge trône en plein centre ! Une fois la nuit tombée, nous nous rendons au Glowworm Dell, une petite grotte remplie de vers luisants ! Le pays en compte beaucoup mais la plupart des sites sont payants (voire chers !) contrairement à celle-ci. Forcément il y a du monde mais pas de quoi se marcher dessus. Nos yeux s’habituent peu à peu à l’obscurité, l’éclat des lucioles commence à apparaître, c’est assez féerique ! Plusieurs centaines de points lumineux tapissent les murs de cette grotte, comme les étoiles dans la nuit, moment unique !
Par contre, impossible d’échapper aux flashs et aux lampes torches en plein dans les yeux et sur les vers luisants… L’irrespect a encore de beaux jours devant lui ma pov’ dame !
Nous repartons ravis à l’auberge, les yeux encore illuminés de ces petites bêtes lumineuses. Une fois abrités, le ciel se déchaîne et des trombes d’eau se déversent sur la ville ! La soirée se termine dans la salle commune où tout le monde est réuni, un beau moment familial !
Le lendemain, nous faisons un petit tour express de la plage avant de reprendre la route. Cette dernière est très jolie, les entrelacs de branches formant le nom de la ville ajoutent un petit plus, ça change des traditionnelles lettres métalliques !
Captivants Pancakes Rocks et puissants blowholes
Un des arrêts incontournables est le site des Pancakes Rocks de Punakaiki. Situés au bord du Paparoa National Park, le plus petit parc du pays (30 300 hectares !), ils constituent une curiosité géologique ! En effet, leur origine remonte à 30 millions d’années quand des couches composées de fragments de petites créatures marines et du sable furent enterrées et compressées sous terre ce qui les transforma en couches de calcaire et de grès malléable. L’activité sismique couplée à l’action du vent, de la pluie et de l’eau de mer contribuèrent à l’érosion du grès, laissant ainsi les couches calcaires, empilées comme des pancakes.
Un chemin fait le tour de ce site un peu mystique en une demi-heure normalement, mais nous sommes restés plus d’une heure, perdus dans la contemplation de ces étranges roches et des blowholes. Ces crêpes rocheuses s’entassent par centaines pour former une pile de plusieurs dizaines de mètres !
Nous sommes chanceux : la mer est agitée, la marée est haute donc tous les éléments sont réunis pour que les flots jaillissent à travers les deux blowholes ! Nous ne sommes pas déçus. L’un est situé sous la falaise sur laquelle passe le sentier et les flots sont projetés avec violence sur la paroi rocheuse lui faisant face : spectaculaire ! L’autre est situé entre des colonnes de pancakes où l’écume projetée avec fracas les tapisse pendant quelques secondes.
Même si nous ne sommes pas des férus de géologie, nous sommes fascinés de ce que la nature est capable de produire. La Nouvelle-Zélande recèle de nombreux trésors naturels qui méritent une attention certaine.
Un peu de route jusque Motueka
Reprise de la route, encore sous la grisaille. Nous faisons un arrêt quelques minutes plus tard pour profiter d’un petit bout de la plage. La pluie commence à tomber donc nous repartons… pour nous arrêter quelques kilomètres plus loin car il y a un grand soleil, le ciel est complètement dégagé ! Ici, c’est comme en Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour ! Nous sommes en bordure de Woodpecker Bay, spot idéal pour le déjeuner. Comme le vent est fort, nous mangeons dans l’habitacle en contemplant les vagues. Nous écoutons même un podcast sur le voyage, toujours les yeux perdus dans la houle, ce qui nous procure un joli moment de sérénité à deux.
Après une escale nocturne à Westport, nous poursuivons notre route. Nous faisons une petite pause au bord de la Buller Gorge où traverse un pont suspendu. Malheureusement, l’accès est payant (10 dollars chacun) et même s’il comprend en plus une petite promenade d’une petite demi-heure sur la rive opposée, cela reste quand même excessif. Nous nous contentons de longer la gorge derrière les glissières de sécurité.
Nous arrivons enfin à Motueka après quatre jours de route pour parcourir les 800 kilomètres depuis Wanaka et découvrir les belles merveilles de Dame Nature.
Nos adresses
- Franz Josef Montrose Hostel Lodge, à Franz Josef : une bonne auberge de jeunesse avec un petit-déjeuner inclus.
- The Gourmet Hangi Kitchen, à Franz Josef : un food truck à cent mètres de notre auberge qui propose de délicieux burgers. Si vous prenez des frites, une pour deux suffit.
- Mountain Jade Backpackers, à Hokitika : une auberge de jeunesse familiale avec une super ambiance. On s’est tous retrouvé le soir dans le salon à regarder Netflix ou jouer.
Certains liens dans cet article sont affiliés. En les utilisant vous ne payez rien de plus et cela nous permet de toucher un petit quelque chose. Merci de soutenir notre blog !
Laissez-nous un commentaire