Nous quittons Dunedin et sa formidable péninsule pour atteindre la région la plus méridionale du pays : celle des Catlins. Elle s’étend de Balclutha à Invercargill et doit son nom à Edward Catlin, explorateur de son état qui acheta de nombreuses terres aux Maoris. C’est une zone assez méconnue du pays et pourtant, elle renferme de nombreuses pépites naturelles méritant le détour.
Premier aperçu des Catlins
Le premier arrêt s’effectue un peu avant Nugget Point, à Short Bay. La plage de sable blond presque blanc est splendide, elle donne un avant-goût de ce que la région a à offrir.
Nous continuons la route sinueuse jusqu’au Nugget point, une petite pointe avec un phare surplombant l’océan, accessible par un chemin longeant les flots. L’océan sous nos pieds renvoie plusieurs nuances de bleu qui, ajoutées à la végétation et aux rochers perçant la surface des vagues, offrent un panorama magnifique.
L’océan continue à nous dévoiler sa beauté à Cannibal Bay, nommée ainsi après la découverte d’ossements humains dans les dunes. Cette immense plage au sable immaculé nous rappelle un peu l’Otago Peninsula. Nous sommes seuls (au monde) sur cette longue langue dorée à profiter de l’eau cristalline et de l’immensité du lieu. Non, définitivement, nous ne nous lasserons pas de ces paysages et de ces plages presque idylliques !
La journée s’achève pour nous à l’auberge qui possède un jardin où paissent tranquillement les moutons des propriétaires. Pas du tout farouches, ils sont venus vers nous pensant avoir quelque chose à grignoter ! Ils se laissent même caresser : ils sont tout doux et tellement chou ❤️.
À la découverte des incontournables
Le lendemain, nous repartons sur nos pas, pour découvrir le reste de l’est des Catlins. La route est vraiment belle. Au programme de cette journée chargée : le Jack’s Blowhole, les Purakaunui Falls, les Matai Falls, le lac Wilkie, les Cathedral Caves et enfin, Curio Bay !
Nous commençons donc par le Jack’s Blowhole. Le parking donne sur une plage faisant face à Jack’s Bay. Qu’elle ne fut pas notre surprise de voir des lions de mer sortant de l’eau et se baladant tranquillement sur le sable ! Comme tout animal sauvage protégé, il faut respecter une distance de sécurité. Malgré elle, nous sommes assez près pour admirer ces animaux, plus gros que les phoques et autres otaries. Nous restons un petit moment à les suivre quand ils nagent au bord en suivant le rivage. Les voir se dandiner et pousser d’étranges bruits est une bonne façon de commencer la journée !
Puis, nous nous rendons au Jack’s blowhole, caverne de 55 mètres de profondeur, par un petit chemin. En principe, l’eau s’engouffre dans la caverne pour en jaillir par le haut. La marée n’est sans doute pas favorable car nous voyons juste les flots se brisant en contrebas. Dommage…
La suite se passe aux Purakaunui Falls, un des sites les plus photographiés du pays ! Le chemin est accessible aux personnes à mobilité réduite. La cascade est plutôt jolie avec ses trois paliers au milieu de la végétation mais ne s’inscrit pas dans nos incontournables de la région.
Un peu plus loin se situent ses petites sœurs, les Matai Falls. Un sentier permet de se rendre rapidement à la fois à leur pied et sur les hauteurs. Cette cascade est moins impressionnante que la précédente et ne mérite pas forcément un détour. À choisir, les Purakaunui Falls remportent notre suffrage !
Cathedral Caves
Puis, nous nous dirigeons vers les fameuses Cathedral Caves. Le matin, en passant devant le chemin de terre qui y mène, on a pu voir un panneau indiquant les horaires d’ouverture. En effet, il n’est possible d’y accéder que par marée basse, donc les horaires changent tous les jours ! Nous arrivons donc quelques dizaines de minutes après l’heure d’ouverture par le biais d’une piste assez étroite, néanmoins tout à fait accessible pour notre bolide. Après 2 kilomètres, le tout petit parking fait son apparition et il est plein à première vue ! Nous avons de la chance d’avoir une petite voiture car il ne restait qu’une toute petite place. Comme on dit, premiers arrivés, premiers servis !
Bon, l’entrée est payante (5 dollars chacun) car le chemin traverse une terre maorie privée mais étant donné que c’est un incontournable et que tous les autres sites naturels néo-zélandais sont gratuits, on ne va pas faire la fine bouche !
C’est parti pour 1 km de descente à travers une végétation tropicale ! Une fois en bas, nous marchons un peu sur la plage pour accéder à ces deux grottes. Un seul mot nous vient en tête : waouh ! Ces deux grottes de 30 mètres de haut (!) sont reliées entre elles pour former un couloir de 200 mètres de long. Elles furent créées grâce aux vagues érodant les falaises en grès datant de l’âge jurassique (160 millions d’années). Des fractures verticales créèrent des points de faiblesse facilitant le travail de la mer pour façonner la falaise. Puis, les pierres supérieures se sont écroulées formant ainsi ces Cathedral Caves. Elles sont vraiment spectaculaires et on se sent tellement petit face à cette création de la nature. Nous avons même fait l’aller-retour plusieurs fois pour bien observer les détails ! Bref, on ne peut pas passer à côté !
Un manchot sait se faire désirer…
Nous reprenons le volant pour terminer la journée à Curio Bay, pas très loin de l’auberge. Il y a plusieurs choses à voir ici dont une faune marine riche mais ce qui nous intéresse ce soir, ce sont les manchots aux yeux jaunes ! C’est une espèce très rare, qui niche à quelques endroits bien spécifiques du pays dont Curio Bay, là ou se situe la forêt pétrifiée. Ils sortent de leur cachette au lever et au coucher du soleil mais on ne peut jamais être sûr d’en apercevoir : ils sont très timides et méfiants. Néanmoins, après une certaine attente (2 heures) derrière le périmètre défini pour ne pas les perturber, un manchot fait son apparition ! Il reste immobile pendant un moment puis fait quelques pas avant de rester statique à nouveau. Le vent se lève et l’air se rafraîchit progressivement si bien que nous rentrons, non contents d’avoir vu un petit manchot !
Slope Point ou le bout de la NZ
Ça y est, le dernier jour de cette folle année est arrivé ! Il commence sous la grisaille et le froid mais qu’importe : nous sommes au bout du monde, en pleine nature, perdus au milieu de nulle part et plus que jamais, heureux.
Nous commençons ce 31 décembre (non, nous n’avons pas du tout de retard dans la rédaction) à Slope Point, à côté de l’auberge. Il s’agit du point le plus austral du pays ! On pourrait penser aussi du monde mais ce titre revient à la pointe de l’Amérique du Sud comme on le verra quelques mois plus tard. Ici, un panneau indique la distance vers l’équateur et le pôle Sud : on est presque équidistant de l’un comme de l’autre ce qui paraît fou mais vrai ! De là, la vue sur l’horizon est imprenable : le courant est fort et les vagues se déchaînent contre les falaises.
Curio Bay : une faune et une flore unique
Nous retournons ensuite à Curio Bay pour plusieurs raisons : être absorbé par la violence des courants à différents points de vue de la baie autour du camping, observer les plus petits dauphins du monde et traverser une forêt pétrifiée de la période jurassique !
Il y a plusieurs points de vue autour du camping de Curio Bay et ils valent tous un petit coup d’œil ! D’un côté de la baie, les flots sont très agités et le vent souffle ! La différence est saisissante avec l’autre versant, beaucoup plus calme.
C’est depuis ce versant et la petite plage que l’on peut observer les dauphins d’Hector, les plus petits dauphins au monde ! Le soleil faisant son apparition, nous en profitons pour nous prélasser sur le sable en les regardant sauter joyeusement à travers les vagues. Des courageux s’affranchissent de la température glaciale de l’eau pour venir à leur rencontre et les laisser nager autour d’eux. Ils ne sont pas farouches pour un sou et c’est amusant de les voir accompagner certains surfeurs ! Nous passons une bonne partie de l’après-midi ici tellement nous nous sentons bien !
Plus tard, nous nous dirigeons à pied vers une forêt, de l’autre côté du chemin menant à sa voisine pétrifiée. Le tour se fait rapidement mais l’intérêt est moindre : il y a beaucoup de fougères et d’arbres emblématiques du pays le tout dans une ambiance un peu tropicale à cause de l’humidité omniprésente. On a pu voir autant de spécimens dans les différents jardins botaniques du pays.
Sa voisine est plus intéressante : cette forêt pétrifiée date de 160 millions d’années, comme les Cathedral Caves ! En fait, elle fut enterrée sous une couche de cendres projetées par l’éruption d’un volcan. Puis, ces cendres devinrent du grès, qui, à cause de la mer, s’éroda petit à petit dévoilant les troncs et souches conservées dans leur position originelle. Il ne faut pas s’attendre à des troncs de plusieurs mètres de haut (comme nous…) mais à des petites souches. Il est parfois difficile de différencier ces dernières avec les rochers. Le jour décline doucement et il est temps de retourner à l’auberge, profiter des dernières heures de 2018.
Hello 2019!
La fin de l’année s’achève donc, nous n’avions pas forcément de plan précis pour le passage à la nouvelle année avant d’arriver aux Catlins si bien que nous le fêtons à l’auberge tranquillement avec un bon apéro au cidre (il ferait pâlir les Normands et bretons tellement il est bon !) en compagnie d’une famille néo-zélandaise. Nous parlons de nos expériences de voyage, ils nous donnent des conseils pour la suite de notre périple et parlent de leur amour pour ce magnifique pays. Bref, ce passage se fait en douceur et cela nous convient parfaitement !
Salut,
Merci pour ce partage avec toujours de superbes photos.
Pour info, une faute de frappe s’est glissée avec les moutons : « paissent tranquillement »
Merci Francis ! Par contre on a beau relire l’article on ne voit pas la faute de frappe…